Ain - La Maison d'Izieu au coeur du procès Barbie de 1987

Il y a 30 ans, jour pour jour, le 11 mai 1987, le procès de Klaus Barbie s'ouvrait à Lyon. La Maison d'Izieu, théâtre de la rafle de 44 enfants et 7 adultes, va se trouver au coeur de ce procès historique. Rencontre dans "9h50 le Matin" avec Dominique Vidaud, le directeur de la Maison d’Izieu.

La tragédie d'Izieu ... 

De  mai 1943 à avril 1944, la colonie d'Izieu a accueilli 105 enfants juifs. "Certains sont restés quelques semaines, d'autres plusieurs mois," explique Dominique Vidaud. Un accueil pour des enfants à l’abri de la menace nazie... jusqu'au tragique matin du 6 avril 1944. Ce matin-là, 44 enfants, âgés de 5 à 17 ans, et leurs sept éducateurs furent raflés, sur ordre de la Gestapo de Lyon dirigée alors par Klaus Barbie. Ils furent expédiés à la prison Montluc et interrogés, puis envoyés au camp de Drancy près de Paris. La suite : la déportation et la mort dans le camp d'Auschwitz-Birkenau pour la majorité d'entre eux. Assassinés dès leur arrivée au camp. "Seules trois personnes, le directeur de la colonie Miron Zlatin et deux adolescents (Théo Reis et Arnold Hirsch), ont été envoyés en Estonie près de Tallin, pour des travaux forcés et seront fusillés," explique Dominique Vidaud. 

Un document capital au coeur du procès Barbie

C'est grâce à l'aide de deux mères d'enfants d'Izieu, Fortunée Benguigui et Ita-Rosa Halaunbrenner, que les époux Klarsfeld ramenèrent Klaus Barbie en France, en 1983, au terme d'une longue traque de dix ans. En 1987, plus de 40 ans après la rafle d'Izieu, le procès inédit et historique de Klaus Barbie, surnommé "Le boucher de Lyon", a pu se tenir à Lyon. L'ancien SS était notamment poursuivi pour la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon, l'organisation du dernier convoi de la mort parti de Lyon et la rafle d'Izieu.
Le Mémorial d'Izieu conserve le photostat du télégramme de Barbie relatif à la rafle d'Izieu : il annonce la rafle de la colonie d’Izieu, dénombre les personnes arrêtées et mentionne leur transport à Drancy le 7 avril 1944. Ce document, provenant des archives du Juge Falco, avait été produit au procès de Nuremberg. "Cette pièce a servi à établir le crime contre l'Humanité, au nom de la France, au procès de Nuremberg," explique Dominique Vidaud. "Au procès de Barbie en 1987, c'est l'original qui a été produit." La Maison d'Izieu s'est ainsi trouvée en 1987 au coeur du procès du "boucher de Lyon". Une seule personne a survécu à cette rafle du 6 avril 1944 : Léa Feldblum, monitrice. Elle témoigna au procès... 

Reconnu coupable de crimes contre l'humanité, Klaus Barbie fut condamné en 1987 à la prison à perpétuité. La première condamnation de ce type sur le sol français.
 

Le souvenir des enfants et des adultes arrêtés à Izieu ne s’est jamais éteint. Quelques semaines après la rafle du 6 avril 1944, Sabine Zlatin est revenue à Izieu et dans la maison mise à sac, elle a retrouvé des lettres et des dessins des enfants. Des documents qui aujourd'hui font partie des archives. Autre 

La Maison d'Izieu reçoit toute l'année un public de scolaires et leurs enseignants. Dans l’ancienne grange, un espace pédagogique a été inauguré le 6 avril 2015. Le Mémorial propose notamment une exposition permanente sur l'histoire de ce lieu. Il est aussi question de la notion de "crimes contre l’humanité", de la mémoire et de sa construction. 

A noter : le dimanche 14 mai, le mémorial organise une journée de rencontres et d'échanges intitulée "Les enfants d'Izieu, justice et mémoire"


Pour en savoir plus : 
La Maison d'Izieu et ses outils pédagogiques : consulter sur le site internet www.memorializieu.eu
Pour en savoir plus sur la journée d'échanges et de rencontres du 14 mai à Izieu.
 

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